Il était une fois un ptit gars sympa,
Quoique peut-être un peu maladroit,
Qui du haut de ses huit pommes,
Avait déjà presque tout d'un homme,
Il voulait tellement grandir vite,
Qu'il en oubliait l'enfant qu'il habite,
Sa ferme volonté d'être adulte,
L'amenait dans les moindres tumultes,
Un jour, un vieil homme malade croisa sa route,
Une bien belle personne somme toute,
Le vieil homme le regarda en insistant,
Et cru se voir l'espace d'un instant,
C'est alors que l'ainé cru s'apercevoir,
Bien des années plus tôt comme dans un miroir,
Bercé par la nostalgie d'un passé lointain,
Réalisant alors ce qui en lui s'était éteint,
Le soupir d'une sagesse née du regret,
Lui fit dire ces quelques lignes abimées:
« Toi, l'innocence en disparition, toi,
L'enfant que j'ai laissé disparaitre en moi,
Ne disparait pas au prix de l'ennui,
Une fois grand, le temps dévore la vie,
Saute, ris, pleure mais je t'en supplie,
N'ôte pas de tes yeux cette flamme qui sourit,
Bats-toi contre vents et marées,
Pour conserver ta juvénile naïveté,
Celle qui te vend du rêve, qui te rend libre,
Crois en toi, imagine, trompes-toi, vibre !
Le monde vers lequel tu coures est un leurre,
Il m'a fallu une vie pour comprendre mon erreur,
Car comme toi, je poursuivais l'avenir, ambitieux,
Sans réaliser que le présent était un cadeau précieux.
Tu as le temps, prends-le, car lui ne s'arrête jamais,
Il est la monnaie unique d'un parcours merveilleux,
Un don du ciel livré à celui qui le maitrise,
Un cadeau qui saisit la routine et puis qui la brise,
Ne fais pas cette faute, tu es extraordinaire,
Tu es un être doté des mêmes pouvoirs que l''univers,
Un potentiel magique, un peu comme une étoile filante…
N'oublie jamais qu'elle est belle avant d'être mourrante. »
Le ptit gars regarda le grand-père, sonné,
Pas certain de comprendre cet héritage façonné,
Lui tendit la main comme pour lui pardonner,
Articulant qu'il n'avait pourtant rien à regretter,
Car si sa vie lui avait permis de comprendre,
Ce douloureux message qu'il avait à rendre,
Il avait su garder les yeux ouverts et lucide",
Et lui promit de tenir ce discours pour guide.
Il le remercia infiniment tout en rétorquant:
"C'est peut-être comme cela, finalement,
Que ta vie fut belle, accomplie et heureuse,
Car au-delà des erreurs, tu délivres une note précieuse. "
La vie est là, si tu ne la prends pas, elle n'attendra pas. Va, vis et deviens !
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Les enfants aiment les histoires, parce que le temps d'un instant, la réalité fait place à l'espoir, il vit en chacun des récits, une boussole dont l'aiguille les éloignes de l'ennui. Une part de vie dérobée, un baiser que l'espoir dépose sur la vérité. Les histoires sont un partage de rêves éveillés, un parterre de fleurs sur un sol fatigué. Elles nous embarquent dans des voyages éphémères, tantôt l'on s'y trouve, tantôt l'on s'y perd. Délicieuses ou bien même douteuses, elles sont le repos de l'âme autant qu'une décharge lumineuse. Elles nourrissent la curiosité, ouvrent des portes sur des sentiers qu'ils aiment emprunter. Les sentiers de l'imagination, du possible, de la création d'un monde invisible qu'ils ont dans le coeur, un peu comme une cible.
(R-B)
Écrit par âme-staff
"La seule chose que je sais, c'est que je ne sais rien" Le maître; Socrate
"Car le feu qui me brûle est celui qui m'éclaire" La boétie Catégorie : Amitié
Publié le 21/12/2017
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Merci beaucoup pour cette belle sagesse que la poésie magnifie, dans cet échange tendre entre un aïeul et un "ptit gars" qui va s'éveiller... | |
jacou |