En septembre, à Séville
Non, je ne l'ai pas vue, la fameuse Bienal ;
Je n'ai pas entendu les chansons lacrymales,
Le roulement têtu du bois des castagnettes
Ou des pieds en percus rappelant les claquettes.
En septembre, à Séville, les oranges sont vertes,
Aux palmiers de la ville, les dattes découvertes
S'écoulent en régimes de fruits jaunes et ocres
Pendant que dans les cimes des perroquets les croquent.
Par ici, les cigales ont un chant électrique ;
Les cloches inégales font un son arthritique,
Et l'odeur du jasmin, avec ses blanches fleurs,
Fait à chaque matin oublier la chaleur.
Si parfois s'éparpillent quelques restes de coques
De tournesol mobiles dans les rues qui sont propres,
Des moineaux plus légers que le rire des enfants
Y cherchent à manger quelque miette en piaffant.
«ÂˇEscuchame, Pepa!», s'écrit Alejandra,
«ÂˇHola, Baby! ¿¡Qué tal?!», dit la grande Nona,
Alors que me déroutent tes taches de rousseur
Et que l'eau goutte-à-goutte d'un grand climatiseur.
En septembre, à Séville, les oranges sont vertes,
Aux palmiers de la ville, les dattes découvertes
S'écoulent en régimes de fruits jaunes et ocres
Pendant que dans les cimes des perroquets les croquent.
Dessous ta blouse vive, dansent des pointes douces ;
Ta main sous ma chemise, sur tes lèvres mon pouce :
En septembre, à Séville, tes prunelles sont vertes,
Tes dessous en résille, tes jambes entrouvertes.
Aubépin des Ardrets, Séville, en septembre 2018
Écrit par AdA
Mais avant de goûter
La chaleur de la chair Je veux être hébété D'esprit tranchant et clair Catégorie : Amour
Publié le 22/03/2019
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Olé ! En 70, il faut toujours donner des repères même si le temps n’existe pas, en 70, Marie, dans le no man’s land entre ses deux maris marris, alla faire un tour en Espagne Olé ! Elle prit le TER à la frontière, manucurée de frais, manteau de skunks tiré d’une salle des ventes et qui sentait encore la bête Olé ! Incognito, Alicante, playa de Albufereta, sereno. Le paradis, l’évasion, Noël. Le deuxième jour, elle fut abordée par Pedro Olé ! Il la pilota dans sa vieille skoda en chantant du flamenco à tu-me-tues-la-tête, c’était un peu duro parce qu’il toquait la guitarra en conduisant, mais bon, on ne vit que deux fois Holà ! Il disait : » cielito, corazon, mi alma, ay » et elle, elle s’y croyait, ça fait du bien. La veille de Noël, il alla toucher sa paie en liquide et on claqua tout, restau, dancing, taconeos, Elche Au lit ? Il était si fier d’arborer sa française. Il la raccompagna au train avec toutes les démonstrations de l’amour eterno. Plus jamais signe de vie. Allô ? Elle s’en fout, c’était bien, elle ne s’attachera plus jamais, jamais, ah ça non. Alors … |
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marinette |
votre poème est divin | |
marinette |
Olé, Holà, Au lit, Allô, Alors : votre commentaire est devin. Et puis drôle à nouveau : "flamenco à tu-me-tues-la-tête" !!!! J'ai ri. Merci. |
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AdA |
Ah Séville ! Moi j'y étais le mois d'avant avec les filles. Nous étions émues dans ce bain d'histoire et de culture si proche de nous..La palais "Alcazar" est une copie conforme du palais "Bahia " à Marrakech. Merci Ada , je vais dire comme Marinette: votre poème est divin ! |
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Yuba |
Merci, Yuba ;-) | |
AdA |
Sensuellement écrit, un poème plein de saveurs et de couleurs. J'aime ! | |
jacou |
Merci, jacou, pour cette lecture et ces gentils mots ;-) | |
AdA |
J'imagine Séville en septembre à la lecture de votre poème. C'est un beau texte, plein d'animation, où l'on retrouve bien les caractéristiques de cette ville. Un grand merci pour cette lecture! | |
isabelle64 |
Merci, isabelle64, pour ce passage documenté ;-) | |
AdA |
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