Je te détruirai dans ces heures amères,
ces heures où tout à un goût d'éphémère,
j'inventerai pour toi de nouvelles injures,
celles qui ne conviennent qu'aux déesses parjures.

Je saurai effacer jusqu'à tes moindres traces,
je me convertirai aux désirs d'autres races,
je te construirai des tombeaux de raison,
je prononcerai fort les mots de l'oraison.

Et d'un rien, d'un espoir, d'une envie ou d'un doute,
tu te redresseras en travers de ma route,
et d'un rien, d'un sourire, d'un chant ou d'un regard,
je suivrai ton chemin qui sans cesse m'égare.

Je te déporterai aux frontières de ma haine,
en guise de collier je t'offrirai des chaînes,
je te transformerai en un odieux fantasme,
tu seras du vulgaire l'ultime pléonasme.

Je brûlerai sans fin tes gracieuses images,
je déchirerai tout ce qui te fait hommage,
j'apprendrai la colère sur le bout de tes pleurs,
j'attendrai une rage comme on attend un leurre.

Et d'un rien,d'un désir, ou bien d'une souffrance,
tu resteras l'asile de ma stupide errance,
et d'un rien, d'un choix ou bien d'un anathème,
malgré tout, malgré toi, je saurai que je t'aime.