Tu as été la muse engendrée par Platon,
qui coucha dans le lit des illusions surfaites,
fille d'une envie blanche et du qu'en-dira-t-on,
tu seras, tu seras, ma plus belle défaite.

Tu as été la note qui plaisait à la flûte,
et l'unique invitée de mon auguste fête,
celle pour qui l'on rit et continue la lutte,
tu seras, tu seras, ma plus belle défaite.

Tu as été sans doute le plus beau des mensonges,
et ta frêle constance défiait tous les prophètes,
et bien plus qu'Hypnos tu guidais tous mes songes,
tu seras, tu seras, ma plus belle défaite.

Tu m'as donné l'envie, tu m'as donné le la,
si cela fut possible ,tu as été parfaite,
grâce à toi j'ai touché comme un bout d'au-delà,
tu seras, tu seras, ma plus belle défaite.

A toi qui fus créée, à toi qui fus surfaite,
à toi qui tant de fois menas si bien la fête,
à toi qui insultas tous ces maudits prophètes,
à toi qui quelque part as su rester parfaite.

A toi qui resteras ma plus belle défaite.