Et découvrir ton nom au détour d'un sentier,
où se croisent jeunesse et fragile amitié,
et le trouver bien pâle au sein d'un monde entier,
et découvrir ton nom au détour d'un sentier.

Se rappeler ton nom comme une évanescence,
et voir peu à peu s'y mêler ton essence,
pour faire naître les graines de la reconnaissance,
se rappeler ton nom comme une évanescence.

Et appeler ton nom comme on invoque un droit,
un peu comme un sujet qui en appelle au roi,
ignorer la bannière qui se transforme en croix,
et appeler ton nom comme on invoque un droit.

Puis écrire ton nom comme on écrit l'amour,
comme une sainte prière invitant aux discours,
aux vers trop pompeux et au rythme trop lourd,
puis écrire ton nom comme on écrit l'amour.

Enfin noyer ton nom sous des flots de luxure,
recouvrir de velours l'onirique blessure,
et pour s'abandonner aux charmes des morsures,
enfin noyer ton nom sous des flots de luxure.

Ton nom, est-ce beaucoup ou bien n'est-ce rien ?
je préfère en cela croire les égyptiens :
et ce nom que tu portes ,et qui resteras tien,
s'enlace pour toujours aux racines du mien.

***

Pour les égyptiens, le nom avait une grande importance : dans la mythologie égyptienne, Isis devint très puissante parce que Râ ,le dieu soleil, lui révéla son nom caché. Les Pharaons portaient des noms ayant des significations positives ; enfin ,pour promettre quelqu'un à la damnation, on lui ôtait son nom où on le rebaptisait d'un nom ayant des significations négatives.