Papa,

Je te dédis ce poème,
Que tu ne liras jamais,
Oui, tu en es le thème,
De ce texte sur papier.

Quand j'étais petit,
Tu m'as tout donné,
Même si la vie,
Ne nous a pas toujours rapproché.

J'ai été injuste envers toi,
Quand tu voulais m'aider,
Mais tu ne t'en allais pas,
Bien que je le méritais.

L'homme de ma vie,
Tu l'es et tu le resteras,
Pour moi ce ne sera jamais fini,
C'est scellé avec un cadenas.

La vie n'a pas toujours été facile,
Tu parais un homme fort,
Mais en fait, tu es très sensible,
Les gens te jugent souvent à tort.

Quand tu regardes un reportage,
Où l'on montre la misère,
Tu pleures et ce n'est pas un montage,
C'est là, où je suis très fier.

Je me fâche souvent avec toi,
D'un ton pas toujours courtois,
Mais ce n'est pas de la haine,
C'est juste de la peine.

Quand je reviens à la maison,
Toi, tu ne tournes pas en rond,
Dans tes vêtements amples,
Tu me montres l'exemple.

Toujours à droite, à gauche,
Tu ne t'arrêtes jamais,
Que tu jardines où tu fauches,
Tu ne peux te stopper.

Maintenant tu as la belle vie,
Mais ce n'est pas arrivé par magie,
A quinze ans, tu étais déjà parti,
D'un passé assez ternis.

Tu n'as pas eu la même chance,
D'un père aimant et chassant
Les démons de mes transes,
Tu n'es pas un père haïssant.

Pour avoir ce que tu as acquis,
Tu n'es pas resté endormi,
Tu t'es battu, avec hargne,
Pour que coule le champagne.

Bien que tu connaisses la fatigue,
D'une maison à retaper,
Tu es toujours émerveillé par une figue,
D'un banal figuier.

Tu es en toute simplicité,
L'homme de ma vie,
L'amour rêvé,
D'une passion infinie.

Merci papa.