C'est une statue de marbre blanc
Fière, la tête haut vers le soleil levant
et la main tendue vers votre ombre
Prête à y siéger, dame féconde

Quelle allure ai-je pour vous?
Si ce n'est celle d'une poupée de lune
Qui sourit et dit oui à vos songes
Et n'existe que par procuration à votre essence

Que cela me ronge!

Fière, bouffée par l'orgueil et l'absence
D'amour vrai dans ce sang rance
Qui coule dans mes veines triturées
A peine épargnées par vos sanglots apitoyés!

"Qu'elle à l'air triste cette guimauve
Mère Thérèse toujours folle
De vos soucis elle sait panser les plaies
Car jamais les problèmes ne semblent l'inquiéter."

Mais ça me démange! Ces cages de fripées
Demoiselles abandonnées à une raison envahissante!
Ah cela me brûle! J'aime, mais jamais
Je n'ose l'avouer
Et pourtant cela urge!

Non je ne suis pas stoïque
Ma vie est faites de mille coutures
De bouts de nuages rapiécés à mon âge
Fébrile, loin d'être ingénue!
Orage!

Je suis les sens boisés de cette terre
L'onde pétillante et si sombre
Qui sillonne les vallées du monde
de part ses lèvres croquant les tertres

De la planète qui m'attend pour être!

J'irais savourer vos spasmes, Vénus
Je serais digne de vous
Et en attendant, oubliez donc
La statique jeune femme tenant, champêtre
un vase d'eau vaseuse à vos pieds

"Hey tavernier, apporte moi du bonheur!"