Le monde tourne, ainsi se suivent les jours,
Au soir d'un Avril pluvieux, elle m'a parlée.
La terre prit alors une douce cadence d'éreintée.
Et j'en suis revenu, à mes premiers amours.
Peindre pour tes yeux, les portes de Mycènes
Et vaincre les jours, au couvert des chrysanthèmes.

Je te donne ma main, viens dans ces lointains royaumes
Avec moi, boire à la pointe de la grève d'Éphyre
Vivre à ton cou et son parfum de myrrhe
Je te préviens, il te regarde de son œil achrome
Ne rougie pas, ce n'est que Cassandre de Macédoine
Il jalouse, qu'évidement, c'est moi que tu toise.

Viens, que tendrement je te porte à l'autel d'Égine
Regardes, vois fleurir cet olivier sauvage;
Le printemps est là et contre ces gris rivages,
Rien que des épaves où grincent la rose et l'épine
Et sur les planches de ces navires délaissés
Je t'espionne dormir; une épaule comme oreiller

Homère avait laissé une page blanche à l'Odyssée
Pour un chant d'amour, sous l'écho d'une abbaye
Rongée par les lierres, je quitte enfin la Thessalie
Pour une chaumière, à la verte campagne égarée
Donne moi rien d'autre et j'attendrai d'Or
Qu'un baiser de toi, au théâtre d'Épidaure…