Mon regard bleu jette vers le bas, par dessous l'aile de mon appareil en ruines
Deux ou trois cadavres de navires sortent du sable comme aux mains d'un suppliant
Je me pose entre le chaud mirage et la dune, au large d'une mer sèche et opaline
Quelque chose brille à la coque percée d'une galère; oubliée dix siècles durant
Mon étoffe de lin claque aux vents qui brise les os bien avant les vautours
Une tempête ! Je prendrai refuge avec les oubliés, ce cimetière tout autour.
Des jours que je suis à discuter avec les fantômes de vieux galériens
Ils me chantent leurs amours, leur doux naufrage; tout ce feu dans l'âtre
Qu'ils furent libérés par le récif, au temps où le sable se noyait de plébéiens.
Les murmures me quittent; la tragédie est bien celle d'un mauvais théâtre,
Que je suis assis, à mourir sous les vestiges d'une Ère, son havre.
Comme si les enterrés buvaient à mon âme, l'eau de mon cadavre.
L'absurde, c'est de savoir la mort. L'envisager. Quelle belle misère !
La démente folie d'aimer vivre; soyons tous l'un de ces empereurs fous.
Quand au prochain poète, qui viendra s'échouer dans cet âcre désert,
Qu'il vient à la vieille galère percée, qu'il entre par la grinçante proue.
Approches mon corps, parles-moi de vivre, de mon histoire l'épigraphe,
Retires le sable de ma bouche; trinquons ensemble, comme j'ai soif !
Écrit par Biron
\'\'La poésie est une maladie du cerveau\'\'
Catégorie : Triste
Publié le 28/01/2013
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A faire un petit clip ce poème trés beau en image. | |
eric |
une très belle écriture! | |
amnous |
Du style, un monde à part. | |
Jerem |