Ça ne finira jamais !

Ma mère, tu entendis tomber les bombes
Pour faire sauter la gare, mille neuf cent quarante trois
Tu avais la peur au ventre, cachée dans la pénombre
Tu me tenais serré, blotti entre tes bras
Mon père avait été raflé par les allemands
Pour aller travailler en usine d'armement
La guerre est une horreur, on tue les braves gens
On assassine l'amour pour la gloire, pour l'argent.

Ma mère, tu as pleuré la mort d'un de tes frères
Un autre, prisonnier, retenu cinq années
Tes parents en exode, ballotés par la guerre
Leur maison éventrée, tous leurs biens dérobés
La guerre s'est terminée puis c'est en Indochine
Et puis en Algérie et puis partout ailleurs
Qu'éclatent les conflits, les coups de carabine
Ca ne finira jamais où l'on tue, où l'on meurt.

Ma mère, çà continue toujours sur la planète
Ils ne sont pas plus sages à chaque génération
On tue pour des idées, on tue pour des sornettes
La couleur de la peau ou pour la religion
On fait régner la peur avec le terrorisme
Froidement on descend des milliers d'innocents
C'est une affaire qui marche que celle de l'intégrisme
Les furieux du divin sont assoiffés de sang.

Ma mère, tu as prié pour vivre un nouveau monde
Dans la paix, l'espérance, sans haine et sans mépris
Sans le bruit des fusils que le soleil inonde
Un monde d'harmonie, délivré des folies
Les hommes ont fait de la terre une vraie poudrière
Pour l'industrie de la mort et les bombes au phosphore
Et les bombes atomiques, en avant la misère
Il est loin d'être fini le temps des trompes la mort.

Ma mère, si je dis tout çà c'est pour cracher ma haine
De cette humanité toujours à se déchirer
Ils sont déjà tous prêts, généraux, capitaines
Dans la prochaine guéguerre, ils vont tout faire sauter
Amis du monde entier, ne soyez pas complices
De tous ces marchands d'armes, de ces gouvernements
Des états scélérats et de toutes leurs milices
Il faudra être nombreux pour leur mettre la pression.

Ma mère, tu as bien souffert depuis la drôle de guerre
En mille neuf cent trente neuf, tu avais dix-neuf ans
J'ai bien compris, tu sais tes années de galère
Mais je suis à tes côtés et je t'embrasse tendrement !

Écrit par CRO-MAGNON
Être doué en quelque chose, le talent se travaille mais le génie n'a aucune règle apprise et impose son style.
Catégorie : Triste
Publié le 05/03/2019
Ce texte est la propriété de son auteur. Vous n'avez en aucun cas le droit de le reproduire ou de l'utiliser de quelque manière que ce soit sans un accord écrit préalable de son auteur.
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Commentaires
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Posté le 05/03/2019 à 11:39:03
Comme c'est beau ! c'est un peu autobiographique ?
"on tue pour des sornettes" : bien trouvé Olivier !
Je place ce poème dans mes favoris :)
Yuba
Posté le 05/03/2019 à 12:47:10
Histoire vraie, ma grand-mère paternelle et je fais parler mon père
CRO-MAGNON
Posté le 05/03/2019 à 15:00:07
Félicitations Olivier pour cette leçon de vie déroulée en souvenirs familiaux ! Tu fais ici de la poésie sincère et qui prend d'émotion qui te lit, car ces époques si dures à vivre engendrent des lésions dans le vécu des générations. Nous sommes les comptables des folies qu'ont vues et vécues nos ascendants, et nous léguons ces traumatismes à notre tour aux descendants ! L'Histoire nous renseigne certes pour ne pas répéter, mais il est bon de dire par l'acte poétique ou le roman ce qui fut, pour qu'en demeure le souvenir. Merci à toi pour cette page très bien écrite.
jacou
Posté le 07/03/2019 à 02:51:57
Beau poème, plein de vécu et d'émotion.
eau2roche
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19/04 07:45Sarahg
Ce serait un livre douloureux. Un livre a besoin d'une histoire, de vie.
19/04 06:43Plume borgne
Imagine un livre d'une page dont le titre serait livre dans lequel il n'y aurait que le mot livre en préface en histoire et en résumé
17/04 07:42Sarahg
"C'est pas marqué dans les livres que l'plus important à vivre est de vivre au jour le jour, le temps c'est de l'amour..."
17/04 07:25Plume borgne
Les décisions sont un fléaux
17/04 06:51Sarahg
Indécis et ancré à la terre du destin.
17/04 05:00Plume borgne
Essaye d'imaginer quelque chose en étant le plus indécis possible
17/04 02:47Sarahg
Imagine qu'il n'y ait jamais de tristesse indicible
16/04 08:28Plume borgne
Imagine qu'on parvienne à tuer l'ennui
15/04 10:58I-ko
imagine qu'il n'y a rien à tuer ou à mourir
15/04 05:16Plume borgne
Pourquoi ne pas imaginer l'imagination ?
14/04 04:41Bleuet_pensif
Si seulement cette imagination était réelle...
14/04 04:31I-ko
imagine tous les gens vivre leur vie en paix
12/04 07:39Ocelia
Imagine les gens vivant pour maintenant, imagine si le paradis était un mensonge. Lennon
11/04 04:10Sarahg
À méditer pour vous en ce jeudi.
11/04 04:09Sarahg
"La folie est un don de Dieu". Jim Fergus
08/04 11:25Sarahg
Portez vous bien les poètes.
08/04 11:25Sarahg
A méditer : on ne se trompe pas de chemin ; on avance, poussé par nos ailes.
08/04 11:13Sarahg
Bonne soirée et bonne nuit à vous, Ange de Lumière.
08/04 09:11Ange de Lumiere
Très belle soirée à tous
08/04 08:42Ange de Lumiere
Bonsoir les poètes

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