Une princesse de mon esprit,
Cherchait un prince à l'horizon,
Prisonnière de quelque bois maudit,
Espérant chaque jour un nouveau blason.

Les lianes tressées de sa chevelure,
Cachaient ses larmes de sève,
Qui, chaque soir, sous son Armure,
Berçaient le coeur de tous ses rêves.

Ses cris étouffés par les hautes cimes,
Réveillaient chaque nuit les voyageurs égarés ;
D'un cauchemar, on en faisait un crime,
D'une blessure, on disait qu'elle se vengeait.

Le bois maudit se vidait peu à peu,
Pour devenir le repaire des brigands,
Maintenant au loin les moins courageux,
Donnant à ses eaux, à ses fruits le goût du sang.

Ses nuits déjà courtes devinrent folie,
De paix ou de sauveur il n'était plus question,
Si elle avait pu, bien sûr qu'elle aurait fui,
Quand bien même, c'était sa prison, sa maison.

Toutes ses racines, même les plus profondes,
Sortirent de la terre pour punir les intrus,
Et pour qu'à cent lieues à la ronde,
On se souvienne de ceux qui n'en sont jamais revenus.

De cette princesse qui ne voulait qu'un prince,
Pour vivre, aimer et mourir à ses côtés,
Lui reste t'il un espoir, même mince,
De ne plus être crainte, d'être enfin libérée ?

Sèche tes pleurs, petite fleur,
Nul doute qu'il saura trouver son chemin,
Qu'il n'hésitera pas à déposer son cœur,
Et qu'enfin sonnera la fin de ton chagrin…

17/05/2005