J'ai cherché dans le sable,
Quelque vestige de mon passé,
Une relique quelconque que je poserai sur la table,
En me disant qu'il reste quelque chose à ne pas oublier.

J'ai eu beau creuser à m'en brûler les mains,
Tout ce que j'ai trouvé m'a semblé si étranger,
Et comme si tout de moi allait s'évanouir si je mourai demain,
Je me demandais si jusqu'ici j'avais vraiment existé.

Alors j'ai repris le même chemin, mais à l'envers,
En espérant retrouver les origines de ma naissance,
Les réponses que je n'ai pas trouvées dans ce désert,
Crédibiliser ma vie en lui donnant une direction, un sens.

Mais pour cela, remonter le temps n'a pas suffit,
Il m'a fallu un voyage plus intérieur, plus douloureux,
Si intense que j'ai bien cru qu'il m'achèverait ici,
Que je resterai à jamais transparent et creux.

Je me suis alors immergé dans mon propre corps,
Me suis noyé sous le flot de tous ces souvenirs,
Comme on réussit enfin à mettre la main sur un trésor,
Une bonne raison de se sacrifier, une bonne raison de mourir.

Pour en ressortir avec peine, plus lourd que jamais,
Portant à bout de bras les fruits d'une pêche miraculeuse,
Pouvoir se reposer sur le sable chaud, se dire qu'on l'a mérité,
Et sentir renaître tous ses atomes dans sa structure osseuse.

De ce passé qu'on oublie parfois avoir renié,
On peut ressentir la blessure comme un appel,
Peu de chances de faire revivre des racines arrachées
Sur une terre nourrie que de sang et de sel…

13/05/2005