Je n'ai jamais cherché à franchir le pas,
Jamais rêvé par delà la falaise,
Toujours cru que les montagnes seraient plus fortes,
Et cachaient derrière leurs épines les terres les plus mortes.

Je ne sais plus ce qu'est le vert, le bleu,
Un lointain souvenir, un rêve peut-être,
Porté par le vent ou les Paroles des anciens,
Telle une odyssée sans héros, un cœur sans vin.

Combien de navires ont sombrés,
Combien de capitaines ont disparus,
Mille lieux avant mes dernières traces tolérées,
A la recherche de ce qui n'est plus que le reflet d'une vérité…

Nourri d'aucune conviction solide,
J'avance, ramassant le sable comme les pierres des empires,
Si aucun ne brûle les paumes de mes mains,
Chacun porte les stigmates de la folie en son sein.

Qui mieux que les fous savent les lignes des empires,
Telles des cordes croisées aux nœuds si révélateurs,
Des cordes de potence pour qui ne sait lâcher prise,
Laisser au lierre ou aux flammes l'égo des grand-places.

Plutôt que fouler les cendres des martyrs,
J'ai choisi les chemins qui pourront m'offrir
De multiples changements de destins,
Suivre les ruisseaux qui font naître les fleuves.

Peut-être serai-je poussé aussi loin,
Jusqu'aux océans qui cernent ces murailles,
Taquiner le temps, nager aux côtés du soleil,
M'enivrer de l'espace et toutes ses merveilles….

11/08/2004