Lâcher prise, faire que rien ne compte,
Éminence grise d'un sombre archonte
Qui s'enlise dans ses plus belles hontes,
Qu'on temporise de trop qu'on le démonte.

Sans autre ambition que d'être libre,
Du rythme des saisons qu'on ne veut plus suivre,
Des torts de la raison à qui l'on veut survivre
Aux murs des prisons qui se fissurent sous le givre.

D'un bol d'air félin à la gracieuse verdure,
Serment dans son écrin qui s'étiole en parjure
D'une bonne intention qui cède sous la brûlure
D'une aveugle passion qui nous rend moins sûrs,

De cet être qui trop souvent s'efforce
A creuser ce tertre qui se renforce
Et grave ses lettres sur nos écorces
En bon maître qui nous refuse ce divorce.

Mais si le temps s'enfuit et nous accorde
De naître enfant, fragile au milieu des hordes,
Que jusqu'au sang on accepte qu'il nous morde,
Pour sortir du rang, alors enfin tout concorde.

Que lâcher prise est plus qu'un simple droit,
Qu'aucune crise ne justifie l'abandon de soi,
Quelle que soit la mise qu'on parie, le nombre de pas,
Un souffle, une simple bise peut réparer bien des dégats...

24/02/2011