Et si j'insiste en m'affublant de tous les noms,
Et si je résiste à profiter de ce qui m'est bon,
Qu'on me martèle de je ne sais quel ersatz de paix,
Que la plume est plus forte que l'épée… quels niais !

Si quelque lumière en moi semble pourtant t'avoir attirée,
Toi le bateau ivre, moi ton phare du moment attitré,
Toi, venue t'échouer au pied de mes falaises ;
Moi, tout prêt à écraser ce cœur de terre glaise.

J'y ai pourtant cru, ou du moins voulu y croire,
A me baigner nu sous tes cascades et me laisser choir,
Ecrasé par ta force, guidé vers ton toi profonds,
Mon air et ton eau, devenir chasseur de typhon.

Aussi enivrants que furent nos premiers ébats,
De reflets de miroirs en houleux débats,
Les tourbillons déjà épuisaient, éloignaient nos corps,
Pour nous rejeter si vite à terre, chacun à son port.

A marcher l'un vers l'autre, tels deux ivrognes,
Deux maladroits danseurs qui se cognent et se re-cognent,
L'un à l'autre sans jamais trouver les bons pas, le bon rythme,
Trop d'échardes dans nos pieds, de sable dans nos mécanismes.

Si parfaitement faits l'un pour l'autre, du moins sur le papier,
Même si nos cœurs trempés savaient que ça n'aurait pas duré,
Tu restes ma plus belle nouvelle, ma plus belle noyade,
Aurai-je cru que j'hériterai d'une Naïade ma plus douloureuse escapade…

24/07/2010