Il s'égosillait
Sur la place du village,
Personne n'écoutait
Ses terribles présages.

"Partons, partons vous dis-je",
Mais ces nouvelles
Tout le monde fige,
Leurs préférant l'ignorance éternelle.

"Cela fait longtemps que nous sommes là"
"Mais il n'est plus possible de rester".
Le fou furieux les attrapait par le bras
Ne sachant comment les interpeler.

"Le vice, le mal",
"Le chemin de la fainéantise",
"J'entends le dernier râle"
"De ce monde en crise".

Partons, partons je vous en conjure,
Ce sera toujours mieux ailleurs.
Quittez ces murs,
Pour un monde meilleur.

Mes frères, mes amis,
Ma terre, mon abri,
Bientôt tous vous serez détruit,
Bientôt la fureur du vent vous aurez subi.

Partons, partez
Ensemble, séparés
Une vision apocalyptique
L'homme ne sera bientôt plus digne
Plus aucun de ses rites
Ne pourra le sauver
Plus aucune pénitence
Comme dernier rempart à la méchanceté
Profonde
Immonde
Facilité morale
Dans laquelle la société humaine
Nous plonge

"Partez, brave gens, partez"
Pour mieux revenir
Partez, mes enfants
Rien ne pourra être pire.