I-
Le soleil
Baigné du ciel fondu qui flotte sur l'Afrique
Je suis l'œil éternel qui darde et qui consume
Les terres craquées.
Garde-toi de me voir en seigneur tyrannique
Qui se plaît à ployer sur le sable qui fume
Ton corps épuisé.
Allonge-toi, ami, et ne me maudis pas,
Apaise un peu ton souffle et repose ton âme
Dessous mes caresses.
Ne bouge plus un muscle, non, ne fais plus un pas
Ecoute. Entends ma voix; murmure qui déclame
L'ode à la paresse.
II-
La liqueur
Dans ta gorge piquée de mes cent mille aiguilles
Chargées du doux venin qui endort ton gosier
Et toutes tes peines,
Je m'écoule en chantant, je tressaute, sautille,
Et m'enfle pour emplir ton être tout entier
De chaleur sereine
Bois encor doux ami, bois et ris, bois et rêve
A ces mondes boiteux, absurdes et sublimes,
Qu'ouvre ton ivresse
Dans l'oubli du réel, écoute sur la grève
Le chant de l'océan où ton esprit s'abîme :
L'ode à la paresse.
III-
L'amante
Uniquement vêtue de l'éclat de mes perles
De sueur, je savoure un moment d'agonie
Et ton cœur est mien.
Et si mes yeux sont clos malgré les cris des merles,
Il ne dort pourtant pas, mon corps lourd d'infini,
Et tu le sais bien.
Mon ventre se souvient du feu qu'il a nourri
Quand il gonfle, paisible, en un souffle. Et nos draps
Coulent sur mes fesses.
Reste et couche tes yeux sur ma peau qui fleurit
En beauté langoureuse où ton esprit lira
L'ode à la paresse.
IV-
Le travailleur
Je noie mon front froissé dans les froides études.
Dans les travaux des champs, je brise mes doigts sales.
Je peine sans trêve.
Moi, je suis Travailleur. Ma religion est rude :
Ma sueur vaut l'encens, mes prières sont râles.
Et je prie sans trêve !
Lorsque mon cœur s'entrouvre à quelque chant lointain,
Je ne peux me plonger dans sa douce musique,
Non car le temps presse !
Pourtant, mon dos rompu, mon pauvre teint éteint
Chantent mieux que quiconque un splendide cantique :
L'ode à la paresse.
Écrit par Coccinelleamoustaches
Quoi ? Devise obligatoire ? On me force à me résumer en une phrase ? Il ne sera pas dit que je céderai devant la tyrannie. La noblesse de l'acte de résistance est un peu entachée par ma flemme de chercher, mais tant pis
Catégorie : Divers
Publié le 11/06/2016
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J'ai vraiment apprécier une longue ôde qui ma plait. | |
eric |
C'est vraiment pas mal du tout ! Et ce n'est qu'un début... | |
jacou |
J'aime beaucoup :) | |
Eleidora |
merci à vous trois. Un ami m'a fait une remarque très juste quant à un gros problème sur le choix général de la forme par rapport au thème qui me conduira peut-être à le réécrire complètement. Je republierai ici, ainsi que la partie II, qui sera l'ode proprement dite. Bzz |
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