Chacun défend sa cause en divisant le monde,
Chacun voudrait changer l'être humain à son goût,
Chacun au fond de lui en appelle à la fronde,
Chacun ferme son cœur à ceux qu'il pense fous.

Alors le monde sombre en la haine et la peur,
L'être humain s'est fermé à une vérité
Faite pour le guider au gré de ses erreurs,
Cette source oubliée de nos moindres pensées.

Chacun a son avis sur ce qui ne va pas,
Chacun a le besoin d'influer l'avenir,
Chacun voudrait laisser une trace ici-bas,
Chacun veut vivre un peu avant de s'endormir.

Alors le monde pleure en voyant son enfant,
L'être humain apeuré se diviser sans fin
Au gré de différents faisant couler le sang
Comme si c'était là son unique destin.

Chacun veut se créer une vie en plus beau,
Chacun cherche à construire un îlot de bonheur,
Chacun tente le coup en suivant son ego,
Chacun apprend la peine au rythme du malheur.

Alors le monde tremble, écrasé du tourment
D'être ainsi parcellé par autant de désirs,
D'égoïsme futile essayant vainement
D'imposer son présent à ce qui va venir.

Chacun oublie pourtant que l'autre est son reflet,
Chacun tremble à l'idée de dévoiler son coeur,
Chacun est isolé et se sent muselé,
Chacun souffre en silence en cette ère de peur.

Pourtant le monde attend, avide d'union,
Prêt à se rallier au drapeau de l'espoir,
S'affrontant pour la forme en se cherchant un fond
Propre à le rassembler et à chasser le noir.