J'aurais aimé chanté les affres bucoliques
Du poète d'antan, dont le coeur pouvait rire
Et dont jamais les vers ne touchaient à l'éthique,
Chanson dont la douceur se jouait à la lyre.
Mais
Ici est un enfant endormi dans le noir
Il a mal en silence, il sanglote aveuglé
En le sombre confort cachant son désespoir
Où dans le feu des coups son choix est déjà fait.
Mais
Ici est une femme marchant seule en la vie
Et devant élever cet enfant tant aimé,
Ce radieux trésor. Elle était trop jolie
Quand est venu le temps où l'argent à manqué.
***
J'aimerais tant pouvoir ne chanter que le beau
D'une terre merveille où dansent les humains,
Menuet en le vert, la danse des rondeaux
Nous ouvrant aux espoirs de plus lendemains.
Mais
Ici est cet enfant devenu le reflet
Déformé de celui dont le poing était dur,
Ayant cru de tout temps l'avoir bien mérité
Et n'ayant donc pas pu dévier son futur.
Mais
Ici est cette femme où l'Homme s'est vidé
Tant de fois qu'elle ne ressent plus qu'un dégout
Presque doux car payant : son enfant peut manger,
Peu importe son corps marchandé à des fous.
***
J'aimerais tant parfois oublier que je peux
M'en aller au delà du monde me bornant
Et déposer mes yeux en ces coeurs où le feu
Ne brûle déjà plus, pauvres spectres errants.
Mais
Ici est un enfant se fermant à l'humain,
Se gardant en colère à force d'une haine
Explosant en fureur empreinte d'un chagrin
Ironisant les coups distillés par sa peine.
Mais
Ici est une femme prise en la maladie,
Le cadeau d'un client en guise de pourboire,
Et son enfant a faim car en son agonie
Elle ne peut se vendre. Reste le désespoir.
***
J'aimerais tant chanter la chanson des étoiles,
Une danse en l'espace ouvert à l'infini,
Les couleurs de la vie dessinant une toile
De beauté éclatante où naît la poésie.
Mais
Ici sont les humains dont les cris étouffés
Résonnent dans le vide et se meurent lentement,
Ignorés par ceux-là se targuant de bonté,
Sans connaître ce mot, sans même être vivant.
Une plume de nuit.
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Une lecture mélodieuse et triste, c'est un très beau poème. On a beau targuer que la poésie guérit les maux, il est vrai que certains la dépassent... |
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TheSnake73 |
Mais le spleen invaincu règne sur les plaines de notre silence interne... | |
jacou |
Mais c'est un peu long. | |
Intruder |
Nan, je trouve pas. J'avais trois histoires de base a raconter, j'en ai coupé une qui partait dans une autre direction, mais du coup le poeme est desequilibré, trop court justement. | |
Dehorian |
c'est vraiment beau! | |
As |