Par les vents froids nocturnes
Dans le bleu des cieux taciturnes
J'entends ton nom résonner en écho,
Comme si tous les sons ne formaient qu'un mot.

Au fin fond de la forêt souffrante,
Je vois ton ombre telle une étoile filante.
Tu fuis, je regarde et contemple
Mais tu fuis et laisses ma douleur plus ample.

Dans les courants glacials du vent
Dans lesquels s'échappe mon espoir mourant,
Tu nages loin devant sans te retourner.
Mais pourquoi, ô sublime créature, ne pas me regarder ?

Au fin fond de l'océan déchaîné,
Je vois encore ton cœur enchaîné.
Mais pourquoi restes-tu sur les plaines abyssales,
Comme une délicieuse sirène marginale ?

Au fond de mon cœur détraqué,
Résonnent les maux d'une tristesse inéprouvée.
Elle attend encore ton jugement draconien,
Avant de pouvoir galoper sur mon être serein.

Au milieu de mes vers enroulés,
Je te flèche le passage d'un message codé,
Mais tu n'entends pas le langage secret du silence,
Qui cherche à te guider vers mon espérance.

Au fin fond de mon âme tourmentée,
N'entends-tu pas ses fragments crier.
Ils crient tous ensembles à travers le silence,
Comme pour marquer un semblant d'existence.

A travers le temps qui passe, s'ancrent les mots,
Qui pour ma lyre me semblaient les plus beaux.
Mais pourquoi, ô sublime démon, me montrer la morbide dimension,
Qu'intrinsèquement je vois comme une solide prison ?

Je n'ai pour l'extérieur que l'expression de passion,
A travers des vers qui perdent leur sens et leur son.
Je n'ai pour le bourreau qu'une simpliste œuvre abstraite,
Dont la peinture n'est que le fruit d'une prose imparfaite.

Par la cire de ma bougie épuisée
Je referme une missive effrayée,
Elle a peur de ne jamais pouvoir dévoiler son contenu,
Car elle sait que tu ne l'auras jamais vraiment reçue.