J'ai marché à travers les artères pavées,
De ta pauvre cité de pierre immergée.
J'ai vu le peuple de ton royaume ensanglanté,
Résidu de ton règne à la tyrannie assoiffée.
Sur mon chemin, des dizaines de cadavres,
Coquilles vides d'anciennes affections,
Jonchent le sol d'une bataille pour un havre,
Édifice d'une victoire, cimenté par la désolation.
J'ai vu la pompe infernale assécher la rivière,
Où s'abreuvait parfois un soupçon de raison.
Je suis monté sur la crête pour trouver un repère,
Je n'y ai trouvé qu'un cimetière empli d'émotions.
Devant moi, la fosse des résidus condamnés,
Envoyés dans les limbes par un roi désabusé,
Creuse d'avantage les limites de ce monde ébranlé,
Amas de rouages tout juste bons à être changés.
J'ai vu au-delà des remparts une plaine dévastée,
Immense territoire à la veine d'eau asséchée.
J'ai couru jusqu'au palais pour en chercher la raison,
Volonté d'un roi dogmatique interdisant la moisson.
Sur mon chemin, des dizaines de cailloux agrégés,
Vestiges d'anciens temples dont les piliers ont cédés,
Empêchent les troupes du roi de poursuivre l'épuration,
Tracés de sillons pour semer les graines de sa raison.
J'ai marché dans les rangs d'une violente révolution,
Guidé par un homme qui ne veut plus sa raison.
J'ai tiré sur les cordages et le barrage a cédé,
Inondant le pauvre village de mon cœur torturé.
Devant moi de longues rues ensanglantées,
Traces du passage de notre passion acharnée,
Marquent la fin d'une période à la tyrannie éclairée,
Souvenir douloureux que l'on chercher à oublier.
J'ai marché à travers les artères épurées,
De cette nouvelle cité aux origines dépravée.
J'ai vu les descendants de son peuple libéré,
Êtres de passion suivant la tradition de leur passé.
Écrit par Dunkle-Leier
"J'ai seul la clef de cette parade sauvage." (Arthur Rimbaud)
Catégorie : Divers
Publié le 05/12/2014
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magnifique et il est seul depuis 2014 je visite parfois de tels enchantements mais vous avez raison l'architecture est un art émotif et profond |
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marinette |
oui malheureusement :/ Mais bon, tout vient à point à celui qui sait attendre; Lorsque j'ai écrit ce poème j'ai beaucoup réfléchi au thème de la raison et de la passion. J'ai décidé de voir mon coeur comme une sorte de construction suivant les ordres d'une certaine raison. | |
Dunkle-Leier |