Dans les profondeurs aquatiques de l'étang, en compagnie des petits têtards, tu n'attends pas d'être à l'air libre pour te nourrir.
Tu regardes les poissons se déplacer en te méfiant de leur rapidité et tu te vautres dans ton coin, derrière les nénuphars te souciant de voir ton avenir mourir.
Le printemps est arrivé, il est temps de revenir à la surface pour pouvoir te métamorphoser en l'insecte, maître des lieux.
Tu attends encore longtemps, en te demandant pourquoi tes parents ne se sont jamais inquiétés, et ne se sont jamais pris la peine de te dire un dernier adieu.
Comme la vie serait belle, si ces trois mois de prison s'écoulaient plus vite que pour les hommes.
Cela paraît très court, puisque ta vie est loin d'être longue, même les vieillards trouvent le temps lent, regardant passer le vent et mâchant de la gomme.
Enfin, tu sors de ta chambre fermée, tout neuf, tout tintant et brillant.
Tu ouvres tes grands yeux en t'extirpant de la coquille qui te retenait prisonnière ; tu respires en t'étirant.
Les ailes se déploient, fines et élégantes, montrant la grandeur qui émane de ton apparence, l'abdomen mince et musclé, les six pattes griffues et agiles.
Pourtant, malgré ces avantages physiques, ayant le pouvoir de voler, tu imagines à quel point, devant le monde, tu es fragile.
Mais le courage te reprend et tu t'élances dans les airs.
Tu voles sans te méfier, passe devant une fleur, malheur, une langue surgit, s'enroule à ta taille, et toi qui te débats pour te libérer de cette fin amère…
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SUPERBE! | |
flipote |
Merci pour ce beau poème, Fleuraye ! Cordialement. |
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jacou |
Très belle métamorphose ! | |
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