C'est l'aube d'un été qu'étiolent ses nuages,
Déversant sur la Terre un torrent de chagrins,
Éclats tristes de pleurs dissipant les mirages
Que chante le violon sur ces quelques refrains.

Chaque goutte glissant sur la feuille d'un arbre
En souligne l'éclat qui déjà se flétrit,
Annonçant un automne à la froideur de marbre,
Assassin des amours qu'il étouffe et meurtri.

C'est sans illusions que j'erre sur la plaine
De ma vie où ne vois que sinistres moments
Dont le flot me précède et souligne ma peine
Car mon cœur écorché souffre cent châtiments.

***

Mais soudain se faufile à travers les nuées
Un rayon de Soleil, timide messager,
Éphémère fragment de l'espoir passager
Qui réchauffe les cœurs aux larmes embuées.

Quand ses mille pinceaux projettent sur les toiles
Que vole le Zéphyr, qu'emporte le Mistral,
Leurs plus vives couleurs en tableau magistral,
Dans mon regard d'enfant scintillent les étoiles.

C'est l'aube d'un été qu'illustrent ses nuages,
Sous le dôme du ciel, en filaments sereins,
Au poète inspirant d'innombrables quatrains ;
C'est l'instant oublié dans la course des ages.