Une rose toute d'épines vêtue, s'épanouit dans une contrée inconnue.
Un petit garçon passant par-là, admire sa grâce et s'en émeut de joie.
Il la cueille. Alors qu'il la serre contre son cœur pour humer son odeur,
La traîtresse plante un aiguillon en son sein, le mal est si vif, qu'il geint.

Furieux de son insolence, il jette la belle, malgré son apparence.
Au lendemain de l'incident, voilà qu'une tige pousse spontanément.
A la vue de l'aubépine qui traverse de part en part, sa poitrine,
Il crie pour l'agression, dont il fut victime, par simple admiration.

Arrivé près du rosier, il cherche en vain, mais ne reconnaît pas la fleur.
Sa déchirure est si laide, qu'il implore quiconque, de lui venir en aide.
Les ronces sur son corps s'étalent, sous la douleur trop forte, il râle.
Soudain, une superbe rose blanche, maculée de rouge, sur lui se penche.

L'enfant tend vers elle, la main du désespoir, agonisant seul, dans le noir.
Il l'a supplie de mettre fin à ses souffrances, pourquoi tant de violence.
Prise de remords, elle caresse de ses pétales veloutés, l'enfant à demi-mort.
Elle verse sur sa blessure, des larmes de rosée et le réchauffe de sa verdure.

Aussitôt, la plaie se referme, le mal disparaît, revenu à lui le petit s'informe.
Quelle haine, la rose t'a poussé à punir un être innocent, dévoué à ta beauté.
Je voulais te mettre en garde sur tout ce que tu vois, ce n'est pas de la soie.
Tu vois, ma fleur est tachée, du sang des naïfs qui sont venus s'y risquer.

D'ordinaire, je regarde les ingénus percevoir la nature de mon calvaire.
Ces ongles acérés, font de moi malgré mon charme, une légende de cruauté.
La flore aussi est imparfaite, qui pourra m'aimer un jour, pour cette défaite.
Depuis, la rose et l'enfant, son ami, effeuillent ensemble, des instants de vie.