J'aimerais aimer oui aimer et saisir oui saisir d'un premier mouvement d'amour le corps indolent et pur qui danse dans ma tête mais sans cesse se dérobe à ma pensée nocturne ;
Tandis que l'hiver dénude les arbres et les âmes tandis que son baiser glacial réduit momentanément l'écoulement du monde en un métronome langoureux mélancolique j'aimerais voir fleurir un premier germe particulier un premier soubresaut un premier cri natal une première étincelle un premier éclair violent qui ferait germer d'autres plus violents encore plus bruyants encore plus porteurs en masse d'éclairs plus violents en masse jusqu'à leur fleurissement final en une forêt flamboyante de feux et de lumières créatrice d'astres nouveaux d'éclairs nouveaux de fleurs nouvelles ;
Au cœur de l'hiver contempler et vivre la naissance impromptue au sein de ma tête d'un printemps miraculeux.
J'aimerais voir naître une tempête du calme houlement des mots passer le temps de ce chant de la rythmique alexandrine à l'halètement d'une prose incontrôlable passer de la vision extatique d'une image et ses incidences au déferlement illimité de sensations émotions flux vitaux ;
J'aimerais être le matelot sur le navire le navire sur l'océan l'océan déchaîné de la pesanteur terrienne.
J'aimerais puiser la poésie du fond des choses de la terre du fond de moi sans craindre son assèchement inexorable et par là même le mien,
Quand la passion atteint son paroxysme que le lyrisme se transcende en mysticisme que la marée attirée par la lune grandit et submerge dans son élan la vaste terre de son miasme liquide,
Ensuite vient son retrait lentement elle rejoint le calice qui la demande mon corps endolori meurtri s'affaisse sur le divan inerte ma pensée sombre dans un gouffre nocturne les mots dans un silence de deuil s'effacent du tableau et s'en vont rejoindre les non-dits de toute poésie.
C'est là que je la vois vent nébuleux sibylline pureté danseuse fantomatique muse étrange insaisissable que j'adore.
Le calme m'envahit pleinement le silence serait celui de la mort et le temps peut-être d'un instant peut-être d'une éternité.
Ainsi je suis le feu je suis l'eau je suis la terre je suis l'air je suis toute spiritualité possible je suis la chose en-soi de laquelle on a enlevé la peau quand bien même je serais le néant.
Poésie poésie poésie voici que reprennent forme les mots je suis le grincement de la plume sur le papier froissé je suis le son des touches du clavier tandis que mes doigts les martèlent je suis le murmure encore faible de la conscience reprenant son activité après une sieste profonde.
Voyez écoutez entonnez avec moi mon chant vous les chœurs et moi le chœur et nous les chœurs ensemble la plume de plus en plus vite se déroule sur le papier l'écriture n'a pas de temps à perdre impatiente à vivre se purifiant de toute ponctuation inutile au rythme qu'elle veut transmettre au rythme sien plongeant dans la densité légère de l'être et revenant pleine d'une passion nouvelle,
Elle n'est plus à jamais qu'une ligne d'encre noire sur un bout de papier oscilloscope trait à l'horizontal dans une chambre d'hôpital.
Silence car c'est son destin c'est sa fin et certes toujours j'aimerai aimer oui aimer et saisir oui saisir d'un éternel premier mouvement d'amour le corps indolent et pur qui danse dans ma tête,
Et j'aimerai la tempête que ma vision engendre,
Et le calme,
Et la tempête.
Écrit par Giacinto
"Lire, c'est boire et manger. L'esprit qui ne lit pas maigrit comme le corps qui ne mange pas." V. Hugo
Catégorie : Divers
Publié le 06/01/2010
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bonjour Giacinto, mais quel écrit ... à lire et à relire ... chacun de nous retrouvera un peu de ses émotions, qui vous font et vous défont, dans ces moments intenses, amour, amitié, création, émotion ... vous réussissez à nous faire toucher du doigt l'inde scriptible ... vraiment superbe, impressionnant et marquant de vérité ... à vous relire |
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marie-ange-old |