Osme, petit recoin niché dans les vallées reculées des nymphes, dans le Sud Ouest du pays.

Une bonne nuit de sommeil sur des lits de verdures, brodées de trèfles nous avait permis d'oublier nos mésaventures.

La petite rivière encerclait la petite clairière des nymphes, une brume matinale drapait les fougères.
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Allez donc vous ressourcer dans le ruisseau, il fait beau ce matin, vous avez besoin de détente, cueillez le jour ! Nous proposa gentiment la nymphe aux voilures citronnées et à la philosophie teintée d'épicurisme.
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On y va ensemble ? Me demanda timidement Soraya.
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Maintenant que je t'ai retrouvé, je ne te lâche plus !
J'avais sorti ça avec une telle spontanéité, que l'on éclata de rire, et tout habillés, nous nous jetions à l'eau de bon matin. Soraya était très belle ce jour là, sa peau bronzée faisait d'autant plus ressortir ses yeux bleus qui scintillaient, même les rayons du soleil matinal n'éclipsait pas sa beauté naturelle. Il ne lui manquait plus que des ailes pour croire en une nymphe métisse. Je me sentais maladroit, pas très à mon aise au côté d'elle.
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L'eau est un peu froide quand même ?
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Ah bon ! tu trouves ! S'indigna faussement Soraya, avec un sourire, elle m'aspergea de plus belle.
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Fais gaffe je pourrais te mordre comme la murène ! Renchéris-je d'un air enjoué.
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Essaye un peu et tu vas voir ce qui va t'arriver ! Dit-elle tout en rigolant et en s'approchant de moi doucement.
Je me souvins alors du rêve d'hier soir, le même cadre féerique, la même atmosphère, mais là, tout était bien réel. Nous étions seuls tous les deux, les nymphes respectaient nos retrouvailles. Elle passa ses bras autour de mes épaules puis me dis :
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J'ai perdu beaucoup de monde en quelques jours, mais j'ai gagné un véritable ami.
Ses dernières paroles me raidirent : elle ne me voyait donc que comme un ami, je ne cachai pas ma déception en baissant les yeux. La nature retenait son souffle, le ruissellement de l'eau semblait s'arrêter. Soraya, amusée, s'en aperçu et s'empressa de rectifier :
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Ne prend donc pas tout au pied de la lettre ! Je voulais voir ta réaction, espèce de vieille murène ! Relève tes yeux et embrasse-moi.
La nature entière et moi-même étions soulagé, les oiseaux se remirent à gazouiller et à pépier, je devais assurer, profiter, me laisser aller.
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Cueille le jour…
Je sentais sa respiration toute proche, je mis mes mains autour de sa taille. Ses lèvres douces et voluptueuses me frôlèrent. En me regardant de ses yeux turquoise, elle me chuchota tendrement :
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Prêt à cueillir mes lèvres ?
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Je suis prêt à me balader sur ton sourire…

Instant unique. Frissons. Jamais je n'avais ressenti pareille sensation. Bien être nouveau, affection, plaisir. Nos lèvres s'unirent. Une minute, deux, peut être trois. Le temps s'est arrêté. La vie est bel et bien un panier en osier, les fruits cueillis en sont les journées.