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Papa !
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Laisse moi, fuis, c'est trop tard...
De nombreux elfes tentaient encore de le sauver. Des larmes perlaient son visage en fin de vie, ses gestes vers moi étaient de plus en plus lents. Il me regardait d'une force mêlée de désarroi. La mort se lisait dans ses yeux, les derniers instants d'une vie de quarante années. Le voir périr au bord de cette falaise calcaire était insoutenable. Il bougeait encore un peu, juste assez pour sortir quelque chose de sa poche déchirée.
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Tiens fiston...
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Papa...
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Tu ouvriras cette lettre loin de moi, un peu plus tard, quand je serai...
Sa voix s'affaiblissait, je le serrai fort dans mes bras même s'il gisait là au sol.
Un mois jour pour jour que je l'avais retrouvé au milieu de la vallée des elfes, en pleine forme, une santé d'acier en plein été... retrouvailles après douze années, quand il est parti pour les terres du Nord, me laissant orphelin, livré à moi-même. Des souvenirs j'en ai tout de même quelques uns... nos repas en famille quand j'avais sept ans les soirs d'été, où il m'aidait à monter sur le petit cerisier, à faire des confitures. Aujourd'hui la seule confiture que je voyais devant moi, c'était son sang qui se déversait petit à petit sur la falaise...
Je lui pris la main, fort, les elfes se mirent en retrait, il ferma doucement les yeux et porta son autre main vers sa blessure à l'abdomen...Il me murmura d'une voix que la mort n'allait pas tarder à lui enlever :
-
Ta mère...
Je le regardai, étonné ; ma mère avait disparu depuis la nuit des temps...
- Retrouve-la, elle est...dans...
La mort l'avait emporté. Seul. Avec son secret.
Écrit par Greglekangoo
L'important n'est pas d'être grand, c'est d'être à la hauteur...
Catégorie : Divers
Publié le 06/07/2007
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