A la créature la plus abjecte, la plus pitoyable sans doute, qu'il m'ait été donné de rencontrer.
J'ai cru trouver un ange là où régnait le vice,
On ne s'appelle pas fée en matière de sévices.
Toisant l'humanité d'un idéal crasseux,
Cette fée se déploie dans un milieu vaseux.
Elle confie à Éole sa poussière d'ardoise.
Pour que soudain s'intoxiquent les passants qu'elle croise.
Envoûtés et charmés ils tombent dans ses filets,
Ne se doutant point combien l'intérieur est laid.
Et aussi sournoisement qu'on aiguise une lame,
Elle mène au tourment celui qui livre son âme.
Il n'est pas de mesure chez les sables mouvants,
On s'y enfonce inlassablement bien souvent.
Et la folie nous guette tant on est en souffrance,
Qu'on se rend compte qu'on l'aime cette chère démence.
On lui donnerait tout, en affranchi certain,
Même les rêves les plus purs, salis dans son satin.
Car si elle se dévoile, c'est pour qu'au mieux s'évase,
Son décolleté plongeant comme on coule dans la vase.
Et son antre flétri ressasse la même rengaine,
Pauvre fée défraichie, tu me fais de la peine.
Mes tripes formulent un vœu : cracher sur tes billes bleues,
Si je t'offre un bouquet, il fanera sous tes yeux.
Tu sèmes tant de douleur en maniant la herse
Du cœur de ceux qui nient, que tu es si perverse.
La victime tu n'es pas, tu respires en bourreau,
Je garderai cachée, ma lame en son fourreau
Car j'ai trop vu couler, le sang de tes délis,
Et tu sombreras seule, dans les limbes de l'oubli.
Écrit par Harmonie
Une vie ne vaut rien, mais rien ne vaut une vie.André Malraux, Les conquérants
Catégorie : Divers
Publié le 07/08/2013
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ce "poème" me semble présenter d'intérêt que pour la personne a qui il est adressé, le lira-t-elle ? je ne saurais le dire, dans tous les cas le poison généré par la haine sera diffusé, est-ce un exutoire ? je ne le pense pas, le vase est un ciboire offert à celle qui ne le boira peut-être pas. | |
amnous |
Tu as dû bien souffrir pour éprouver autant de haine. | |
Marouette |
Il ne sera pas lu par son destinataire. Simple fonction d'une écriture-exutoire. | |
Harmonie |
Je ne suis pas le vase. Le titre du poème est un anagramme retravaillé du prénom du sujet de ce texte. Je n'éprouve pas de haine, simplement un profond dégoût. | |
Harmonie |
Un portrait intéressant, celui d'une âme noire et manipulatrice, s'esquisse à travers les yeux d'une de ses victimes et des rimes souvent bien choisies. Sinon, ça et là, oui, une colère et un dégoût qui manquent un peu de hauteur, surtout vers la fin. Mais cela s'apprivoise, et n'est pas suffisant, loin de là, pour avoir transformé votre poème en pur et simple torrent de bile. Sinon, bien des virgules, à l'hémistiche, nuisent à la fluidité de ce texte plein de potentiel, et émaillé de plusieurs bonnes réalisation. |
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l'anonymat est l'apanage des lâches ! | |
amnous |
C'est moi qui ait écrit le commentaire ci-dessus, amnous, et je ne sais pourquoi mon pseudo ni mon avatar n'ont pas apparu. | |
Disciple |
méa culpa ami poète ! | |
amnous |
Ce n'est rien, amnous ; mais je ne sais pas si les anonymous vont apprécier ! | |
Disciple |
Si je peux me permettre d'ajouter mon grain de sel - pour parler trivialement - je trouve que cet anonymat a l'intérêt de susciter la considération du commentaire tel qu'il se présente, et de n'y projeter aucune connaissance qu'on aurait, ou non, de son auteur. | |
Harmonie |
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