Allongée, sur un long divan,
Comme une statue trop fragile,
Grise dans la pénombre hostile,
Courbes et couleurs remuant,
Languissante nuée fertile,
Sur ses jambes, comme le Nil,
Bleuies, dans la nuit, qui s'étend :
La Reine a figé, un instant,
Le temps. Et sur son corps pâlit
Le bronze de sa peau dorée ;
Et sur son torse tressaillit
Le marbre de ses seins parfaits ;
Partout, sur ses chairs incolores,
Des milliers de serpents se muent,
Tentacules multicolores,
Sifflent et glissent entre ses cuisses nues,
Arrogants, cambrés de désir
Comme autant de serpes druidiques,
Les dagues fourchées d'un plaisir
Toxique : attendant que, sadique,
Coule de nouveau le venin
Du temps. Et gisant, sculpturale,
Dans le pâle de son suaire animal
La Reine espère son destin.
Écrit par Jack-aux-lanternes
Amor moi à mort.
Catégorie : Divers
Publié le 07/05/2011
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le tableau est vivant grace à ce poème magnifique | |
steredd |
Merci, beaucoup. | |
Jack-aux-lanternes |