Dans le sombre jardin d'une austère demeure
Tout le monde danse avant que le jour ne meure
C'est l'été; une fête, une bande d'adolescents
Et la grâce d'Angélique en ses 15 ans
Ce soir, Angélique a le teint pâle
À présent, elle voit les lueurs animales
Qui émanent des corps tout à coup poreux
À travers son doux regard soudain vitreux
Elle subit les présences avec stupeur
Elle, un martyr sur qui pèsent les viles ardeurs
Et elle tremble sous sa longue robe à fleurs
Ce soir, Angélique danse comme les autres
Comme pour taire le crime dont elle fût l'hôte
Dans un sombre recoin d'une austère demeure
Et toutes les raisons d'être d'Angélique
Ne sont plus alors que des voeux pieux
L'amour qui transcende, splendeur idyllique
La candeur de l'âme, la parole de Dieu
***
S'en allant en ce soir trouble et brumeux
Chevauchant son vieux vélo rouge et terreux
Elle fume une clope dont la fumée s'étale
Et voile un peu plus le ciel d'opâle
Elle se complaît dans l'errance, pédale sans but
Continue sa route jusqu'à ce qu'elle ne bute
Sur le port, là où le chemin prend fin
Le soleil dans ses derniers éclats
La danse abstraite et lente des mâts
L'absence certaine d'un lendemain
Solstice d'été, Angélique au bout du quai
Et toute la splendeur déchue
À l'heure où les âmes chutent
Accable Angélique au solstice
Le jour s'effondre dans le Styx
Écrit par Lamperouge
"Si vous n'avez pas peur du vide, regardez Murielle dans les yeux"
Catégorie : Triste
Publié le 19/06/2018
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J'aime le final : le jour s'effondre dans le Styx... Et cette ambiance de fête, mêlée à celle d'un crime, est assez surprenante. Merci Lampe rouge ! | |
grêle |