Un jour viendra, je poserai plume,
Et puis de l'encre je ne prendrai,
Plus cet envers dedans blessures,
Que j'aime ouvrir mais qui s'en saignent.

De jeux de lettres, je ne suis rien,
Rien d'autre que ce qu'on appelle Poète,
C'est déjà çà, c'est déjà bien,
Mais le problème...
J'ai trop de veines,

Vaines paroles que je sers,
A la sauce du désaccord,
Du passé dont je tire enseigne,
De ma vigueur ou des remords.

Car l'écriture est en façade,
Même si je marche les poings serrés,
Je ne veux plus de ces banals,
Trop longs discours bien huilés.

Un jour peut être, je comprendrai,
Que le passé jamais ne s'efface,
Même si je gomme ses sombres traits,
Je ne peux rien pour ma carcasse.

On m'a dit bien souvent,
Que j'avais la plume alerte,
Voici ma lettre, voici mon sang,
Et le passé, je ferai avec.

Je ne supporte ces grands humains,
Qui se complaisent dans le bonheur,
D'avoir eu mal sur le chemin,
Et qui ne savent que servir pleurs.

La vie est là, passent les secondes,
Le temps un jour nous rattrapera,
Méfie-toi bien de ce monde,
Et puis avance, et redresse-toi...