La Danseuse

La curieuse lueur voilée
Fit alors éclore de l'ombre,
Une silhouette affinée
Et formée de lignes libres,
Enchantant alors de si peu,
Public soumis à son charme.
Sans nul doute ce fut un jeu
Pour celle qui n'avait qu'une arme,
Sa délicieuse élégance
Nourri de ces regards figés.
Et tout ceci sans outrance,
Jusqu'à ce qu'elle daigne danser.

Scrutant l'obscur telle une proie,
Figeant ses beaux yeux assortis,
Son doux visage empli de joie
Se dressa alors face à lui.
Posant une douce note,
Il fit partir à la hâte
Comme une simple anecdote,
La jolie danseuse frégate
A la conquête de la foule,
Attentive aux tapotements
De ses long pas qui s'écoulent,
Sur la scène subitement.

Elle danse et danse infiniment
Sur le lourd plancher parfumé,
En provoquant l'étonnement
Du Public soudain transporté.
La magie semblait douteuse,
Puisqu'elle vint si sournoisement
A l'encontre de ses gestes,
Gracieux, précis et tant troublants,
Arrêter aussitôt la belle,
Au milieu de cette estrade,
Telle une statue passionnelle
Aux vertus d'une oréade.

Quand l'accord final fit posé,
Tous les yeux ouvrirent aux larmes
Les portes du bonheur cherchées,
Aux tréfonds enfouis du charme
De cette danseuse rêvée,
Se courbant, délicatement,
Vers le lisse sol patiné,
Ayant survécu durement,
Aux innombrables expressions
De cette fille pralinée,
Offrant toujours de doux frissons,
Qu'elle eu dû, hélas, s'incliner.