Certains soirs, je me souviens,
mère prenait la voiture
comme une chenille hurlante
elle nous embarquait dans son sillage
ma soeur et moi
nous restions éblouies par les pleins phares
hébétées comme les lapins sur la route.
Le lendemain nous avions classe
il serait dur de se lever.
Père ne venait jamais
il n'avait pas sa place
dans les échappées de sa femme.
Nous le laissions seul, abandonné, bourré.
Moi, malmenée dans les virages
toujours trop près du précipice
toujours au bord de la nausée
je luttais entre l'excitation de l'instant
et le désir de la chaleur du lit
à l'heure où tous les enfants dorment.
Mais parfois, il est vrai,
le ciel était si vaste et nous montions si haut
j'aurai pu le toucher, le prendre à pleines mains
comme un tissu précieux qui nous offrait les cieux
n'en voir que les étoiles et non la sombre toile...
D'autres fois les lumières en bas, dans la vallée
ramassées en bouquets d'innocentes demeures
m'émerveillaient l'esprit et me creusaient le coeur
profond, en un sillon d'angoisse et d'abandon.
Écrit par Marouette
On ne sait pas souvent ce que l'on sème,
on ne sait pas souvent combien l'on aime, rien ne nous prépare à marcher dans le sens de la terre. Catégorie : Divers
Publié le 27/06/2013
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Un très bon poème, où l'on se sent emmené dans le sillage de cette course folle. Dommage qu'il ne soit pas en rimes... |
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Bragi |
Et ressurgissent les souvenirs qui nous hantent l'enfance qui devrait être magique parfois est fantastique au sens littéral du terme. Je souhaite simplement que tu n'aies pas été totalement détruite. Les épreuves endurées soit nous anéantissent soit nous renforcent. En dépit de ta grande douleur je sens bien que derrière ce poème exutoire il y a quelqu'un qui aime la vie ...et cela me rassure car la poétesse que tu es me touche. Amicalement. | |
amnous |
texte très sensible et pour tout dire bouleversant, mais il y avait là tout de même, du pénible et du bon, me semble-t-il | |
flipote |
Comme le disait si bien amnous, la poétesse est touchante. Le manque de rimes finalement n'a pas d'importance tant ton poème est touchant, profond et sensible. merci du partage chère Marouette. | |
Balder |
Nostalgie d'une ballade nocturne sous un ciel étoilé ! Tout cela promettait un futur sommeil plein de beaux rêves ! Merci Marouette ! ANTEROS. |
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ANTEROS |