J'ai peur d'pas y arriver, l'essentiel c'est pas d'essayer
c'qui nous tue pas nous rend plus fort, j'ai jamais cru en c'refrain d'mort
c'qui nous tue pas nous rend fébrile et fragile à l'instinct d'mort
mais qu'est ce que j'aurais pu faire, quand l'important c'était d'survivre
continuer à respirer c'est parfois le plus difficile
on s'arrache les cordes vocales à essayer de le hurler
mais quand on n'a plus de souffle, même le cri devient muet
et quand on n'a plus la force, le dos craque à notre place
oui quand on n'a plus la force, on gesticule comme un pantin
mais les ficelles sont emmêlées, tout est déjà foiré d'avance
on s'prend les pieds dans l'destin, qu'est tout froissé comme un drap sale
paraît qu'y en a un là-haut qui s'marre bien dans son p'tit coin
paraît qu'y en a un là-haut, va voir sa gueule à la récré
trop de morts trop de douleurs, ça passe même à la télé
ça transpire entre nos mains, y'en a trop ça frappe dans la tête
y paraît qu'y faut r'garder les belles choses sur la planète
et c'est vrai qu'y en a qui valent le coup d'oeil entre deux cauchemars
mais chaque fois qu'notre âme s'élève un coup d'vent la fout par terre
mais chaque fois qu'notre âme s'élève, y'a les trous dans couche d'ozone
mais chaque fois qu'notre âme prend l'air, elle est cramée par le soleil
pourrie par la viande de ch'val comme les lasagnes à Monsanto
pourvu que les maïs soient jaunes et qu'y ait pas d'bestioles dedans
insecticides et OGM ça va nous nettoyer l'dedans
à la rappe, à la javel, Môssieur propre est d'la partie
il va nous curer les entrailles, nous gonfler l'coeur comme un ballon
y manqu'ra plus qu'une épingle pour qu'on se répande sur les murs
ça tombe bien il faut repeindre la salle à manger cet été
dans le pavillon d'banlieue faut qu'ça brille pour les voisins
dans le pavillon d'banlieue j'me fous la tête dans la barrière
entre deux poteaux de fer j'ai un avant-goût de l'enfer
ou contre un mur de crépit, j'ai du torchis dans les oreilles.
J'ai peur d'pas y arriver, l'essentiel c'est pas d'essayer
c'qui nous tue pas nous rend plus fort, j'ai jamais cru en c'refrain d'mort
j'ai peur d'pas y arriver, l'essentiel c'est pas d'essayer
c'qui nous tue pas nous rend fébrile et fragile à l'instinct d'mort
j'ai peur d'pas y arriver, l'essentiel c'est pas d'essayer...
Écrit par Marouette
On ne sait pas souvent ce que l'on sème,
on ne sait pas souvent combien l'on aime, rien ne nous prépare à marcher dans le sens de la terre. Catégorie : Triste
Publié le 05/08/2013
|
Poème Précédent | Poème Suivant |
Triste à découvrir... | Poèmes de Marouette au hasard |
Annonces Google |
Je sais, c'est terrible, une gastro. Mais si, tu vas y arriver : une fille comme toi ! Surtout que là, il ne doit plus te rester grand chose dans le colon. | |
Disciple |
j'aime, t'as changé de style un peu dans ton écriture ? amusant à lire pourtant certain trouve cela triste ou noir, moi je trouve que t'as un sacré esprit, moi il m'a bien fait marrer ton texte sans ironie, une noirceur humoristique, mais raccroche toi au vivant, à ce que tu aimes, et si tu en as assez, alors fais quelque chose de complètement fou :) ça détend bien, sors de la raison un moment, ton humeur changera comme les saisons | |
NoName |
Effectivement, les abréviations "c'qui..." sont très rythmiques et prêtent au slam, les sonorités aussi, à tester à haute voix. Un texte magnifique, sombre mais avec une colère tout de même !!! C'est très dur Marouette, mais je crois que si, ce qui ne nous tue pas nous rend plus fort, "ce que l'homme n'apprend pas par la sagesse, il l'apprend par la souffrance." | |
Némésis |