La triste mélodie

La triste mélodie qu'il chante,
De la douce aurore qui enchante,
Jusqu'au dernier rayonnement du crépuscule,
De ses notes poignantes et déchirantes,

De ces doux murmures incessants
Ces chuchotements rassurants

Il console l'enfant perdu,
Encourage faiblement des rêves attendus,
Conforte la désolation de l'âme,
Accompagne les larmes de tant de femmes,

Il vibre d'émotions,
Contagieux de passion,
Et de mélancoliques déception,

Il anime plus d'une danse,
Entraîne plus d'une transe,

Il fait résonner les pensées du coeur,
Ainsi que les battements de la raison,
Il enchaîne mélodieusement les pleurs,
Accordant consentieusement la douleur,

Il exprime et exprimera,
Comment tant de gens se sentent si las,

Il fredonne la peur,
Réchauffant ces personnes égarées,
Dans cette forêt froide aux conifères glacés,
Sous ce sombre ciel sans couleur,

Il cajole les coeurs,
Les entourant d'une douce chaleur,
Les soignant de ces blessures
Les abritant de cet hiver qui perdure,

De ses cordes il émet une vibration profonde,
Il pénètre l'âme de ces notes bien rondes,
Il étouffe les sanglots lors de moments tragiques,
Commémore à l'unisson des moments nostalgiques,

À chaque coup d'archet,
À chaque vibration donnée,
À chaque note jouée,
Le joueur lui transmet ses sentiments les plus cachés,
Puis lorsque la chanson touche à sa fin,
Une bien triste mélancolie,
Dans l'instrument est enfouie,
Une partie du joueur est en lui,

Alors le violon devient animé,
Par ces flots de sentiments rejetés,

Contraint, il chantonne sa triste mélodie touchante,
De la douce aurore qui enchante,
Jusqu'au dernier rayonnement du crépuscule,
De ses notes poignantes et déchirantes.