Madame René n'a même plus d'âge,
Elle a le temps comme chaque jour,
De radoter ses vieilles histoires,
Devant l'horloge ou dans sa cour,
Madame René vit toute seule,
Et elle cultive son jardin,
Très cultivée, elle rigole,
De notre monde devenu pantin.
Madame René, elle me raconte, comment ce put être autrefois,
Et quand elle parle, je ne réponds, pour qu'elle me dise d'avantage.
Madame René, elle est charmante, dans sa vieille robe, qu'elle s'était faite,
Dans un drapé, vendu vingt francs, il y a trente ans en arrière.
Madame René, elle te parle, de ses belles fleurs, qu'elle aime bien,
Bien Arrosées, elles se fardent, des couleurs, lui rappellent ces riens,
Ces petites choses, de son passé, quand le René, était bien là,
En bout de table, à manger, bleu de travail, et vieux cigare,
Mais le René, il est parti, elle va lui dire bonjour quand même,
Sur des photos, ou près d'ici, dans ce nouveau cimetière,
De grands plaques, et des dorures, des beaux vendeurs, de fleurs plastiques,
Et dont le prix, elle ne consulte, car Éternel n'est pas joli.
Madame René, vit toute seule, une télé, et le journal,
Madame René, compte les quarts d'heures, et croit en Dieu avant qu'elle n'aille,
Rejoindre ce type qu'elle a prié, une vie bien trop entière,
Serrer la main, et puis rester, rejoindre René, être moins vieille.
Écrit par Noctendiurne
Et si je peux oublier, verbe, et si je peux, et sans paroles,
Te dire des choses, même les mêmes, Sans de l'emblême, être l'aumone. Gregor Perret http://gregorperret.blogspot.com/ Catégorie : Amitié
Publié le 06/05/2009
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