Comme tous les dimanches après-midi,
Je m'en suis allée acheter mon goûter à la boulangerie.
C'est alors que je l'aperçus,
Cette femme que je n'avais jamais vue.
Choisissant elle aussi son goûter,
Comme une enfant émerveillée.
Elle me sourit, je le lui rendis.
Elle était là, à l'allure prostrée dans son manteau trop grand,
Le dos plié par les ans,
Le visage ridé, par le temps.
Elle avait pourtant un regard pétillant,
Celui d'un enfant de 8 ans,
Qui avait réussi a acheté le dernier éclair au café.
J'ai pourtant continué à l'observer,
Cette femme aux cheveux blancs d'argent,
Cette femme qui venait de me bouleverser par un sourire échangé,
Par son regard d'enfant, meurtri par les ans.
Elle semblait heureuse…
Je pus cependant discerner au fond de ses yeux profonds,
Une larme quand elle s'en est allée,
Avec son trésor acheté.
Payant vite mon goûter,
A mon tour je m'en suis allée.
Bien vite je l'ai rattrapée,
Puisque si ses yeux avaient toujours 20 ans
Ses jambes ne les avaient plus depuis longtemps.
Je ne la reverrai jamais,
Cette inconnue qui venait de tant me bouleverser.
Je ne sais pourquoi quand pour la dernière fois je la vis,
Pressant de ses mains frêles son paquet contre sa poitrine,
Ma vue se brouilla,
Incongrue je pleurais dans la rue…
Bouleversée, bouleversée, juste touchée par cette femme âgée