Effleurer la canopée d'un geste aérien,
Sentir son corps échapper à la crainte
De n'être tout comme de n'être rien,
Oublier la peur qui s'est éteinte.

Plus de métal plus de béton plus d'os,
Juste un rêve comme un seul vêtement,
Au-delà des terres au dessus des eaux,
L'amour au corps dans un tremblement.

Et puis se réveiller au soleil timide
D'une saison qui n'aura jamais de fin,
Juste une illusion qui devient lucide,
Une aube qui s'éternise entre nos mains.

Sentir le frisson d'un cosmos infini,
La promesse d'un baiser sur les roses
Voir l'ombre de notre enfance ébahie,
Retrouver nos plus délicates proses.

Eprouver l'élévation d'un ciel si haut,
Tutoyer les espaces et les marécages,
Humer le parfum des terres sauvages,
Ne plus être esseulé parmi ses mots.

Et chercher le paradis en un signe,
Ici, vers les montagnes et les mers,
Retrouver le courage d'en être digne,
Voir de nos gestes passés le revers.

Et partir ainsi, s'élever simplement,
Satisfait d'avoir su aimer sans mot ;
Ne pas regretter le goût des moments,
Parce qu'il n'y a rien de plus beau.

OR