Déraison du plus fort est toujours la meilleure,
Je m'en vais de ce pas, vous le conter sur l'heure.
Un poète en goguette, sur les bords de la Seine,
Quelque peu aviné, braillait à perdre haleine.
Ses pas l'ayant mené près des piles d'un pont,
Se prit à rimailler à tort ou à raison.
A la craie sur la pierre trace des mots maladroits,
Racontant ses amours ou bien je ne sais quoi,
Survient un jeune blanc bec, le teint blême et blafard,
Qui le chope au paletot, de suite sans crier gare.
"Qui es tu donc, poète, pour oser sans vergogne,
Sur ce mur réservé, écrire de ta pogne?",
L'homme de lettres lui répond qu'en fait de réservé,
Ce mur est de Paris, sa ville, propriété.
Aussitôt, en son cœur, un couteau est planté,
De son sang, sur le pont, quelques mots sont notés,
"Passez votre chemin, ne tentez point d'écrire,
Sur mon mur, manants, il pourrait vous en cuire."
Si vous voyez ces vers, approchez donc plus près,
Lire ce que le poète écrivait à la craie.
"Je t'aime à la folie, je t'aime à la folie,
Je t'aime à la folie, je t'aime à la folie,
La vie......".