La non-existence

Le quatorze septembre mille neuf cent cinquante deux,
Est né Didier, Thierry, Gérard, par devant dieu.
Cet extrait de naissance est gravé dans mon cœur,
Il est pourtant la cause d'une intense douleur.

Le dix-huit février, an mille neuf cent soixante,
La justice à tranché, décision accablante.
Cet extrait, désormais, ne sera délivré,
Et de l'état-civil doit être retiré.

A sa place, dans l'archive, il devra figurer,
Qu'à ce jour, à cette heure, un autre enfant est né.
Du prénom de Philippe, il sera affublé,
Jusqu'à son dernier jour, il devra le porter.

Qui êtes vous, gens de loi, pour ainsi supprimer,
De la vie d'un enfant les huit premières années?
Qui êtes vous, hommes de droit, pour ainsi refuser,
Plus qu'un nom, un prénom, le droit même d'exister?

M'avez-vous demandé, ne serait-ce qu'un avis,
Avant de bouleverser les sources de ma vie?
M'avez-vous une fois, une seule fois entendu,
Avant de décider, à grands coups d'attendus.

Vous qui avez changé ma nationalité,
Au prétexte qu'en France, parait-il, je suis né,
De mon manque de respect, n'allez vous offusquer,
Quand bon m'en semblera, je signerai Didier.

Philippe / Didier