A mon Ange…
Bonsoir ma Douce, n'entends-tu point ?
Chopin ouvre le bal en ce jour de juin.
Je te dis tout… mais ne dis rien…
*
Voila que l'apôtre dérive aux flots incertains,
Devant lui se répand sa vie…
Combien la chanson est triste, dès lors pleure un peu, beaucoup, à la folie,
Sa foi prend le large, son choix se porte sur le devenir, se tenir bien haut,
Cime vertigineuse que la sédition ne peut gravir… et pour quelques mots,
On en fera sans doute un martyr ou bien un sot…
Un loup ou un agneau...
Vois-tu le poète parle quand la raison se meurt,
Quand pour seule arme l'abandon demeure,
Porter délicatesse à tes oreilles quand tout pousse aux bruits,
Ma Douce, mon Ange, poser sur tes lèvres un sens à ma vie.
J'ai estimé le vrai du faux et à vrai dire là n'est pas propos,
Le vrai avait toujours raison et le faux ne pouvait dire mot.
C'est que par trop je ne vois bien qu'avec les yeux,
L'essentiel est invisible pour mon cœur et ce boa est un chapeau.
J'aime à implorer le ciel quand dedans il pleut un peu trop,
Et puis dehors c'est le purgatoire, c'est pas mieux.
Pensez oui, pensez non, qu'importe,
Posez ceci, posez cela à votre porte.
Courir vers le renom abstrait du pouvoir.
Vendre mon âme, orgueil, morne vouloir.
Vous plait-il ? Celui-ci ou celui-là ?
Ce n'importe qui ou ce n'importe quoi ?
Non vraiment là,
Le vrai et le faux ne s'accordent toujours pas.
Je dis un et un font deux tours et puis s'en vont,
Je laisse vivoter cette prime leçon !
J'ai le cœur en conserve, Oh ! Mon Ange ! Cela suffit !
Veux tu donc me désoeuvrer ?
L'arc en ciel ??? J'ai bandé,
Son arc et la flèche a crevé le nuage où s'adossait le Saint Esprit.
C'est depuis ce jour ma mie, qu'il me fait querelle !
Me torture ma Belle !
Et j'en crève la nuit.
C'est qu'en d'autres temps, mon Ange… Cela suffit !
Ne vois tu pas, je suis le plus jaloux des hommes,
Et je les maudis…
Que sonne le glas en somme !
C'est qu'en d'autres temps, je t'aurais dit,
J'ai la force acquise, voyez l'Aragon –
Qui se déguise sous de faux jupons,
Sous de faux airs de marquis.
Mais de force je n'ai que l'étincelle,
De culture, la friche,
De beauté, pas le moindre grain,
Et puis, tout le monde s'en fiche,
C'est le jeu du destin,
Je l'ai vu à la télé ma Belle.
Je suis coupable de « non partage à personne en beauté »,
Qui veut sa moitié en réclame d'abord le prix,
Le mien ne vaut que l'indifférence qu'on lui porte.
Je donne du baume à l'âme, aux quatre vents je sème le blé,
Je suis le miroir du : « ce qui aurait pu être ma vie »,
Le sourire à l'arc bandé par une main morte.
Refléter au miroir une image étanche, en saisir la cécité,
Joindre ses mains et pleurer.
A force, la lassitude, mon Ange, s'épanouit,
C'est un Blues mineur pour violon et guitare,
- Gardons la note - Reinhardt et Grappelli,
Mènent la danse quand le cœur de tourment se pare.
Et pleurer pile quand par trop seul,
Le monde se déchire, ma Douce,
Nappé de par l'espoir son linceul,
Les Veuves noires et Don Juan en bas se gloussent !
Se poser sur quelques vents,
Ouïr dire le vide d'un instant,
La vie pesante comme c'est par permis,
Pour deux kopecks et demi son logis.
La raison nappée d'un voile l'artifice,
Le soi vacille et tombe au précipice.
Écrit par Sekkei
Qui passe sa mort en vacances... (Brassens)
Catégorie : Amitié
Publié le 19/06/2009
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