un bref instant
choqué contre ce marbre

tu parais froid

ce passage obligé
que tu subis volontiers

laisse-t-il une trace
dans ton ciel

bleu pur

*

les années coulent
et tu perdures

à vouloir croire
que tout est fait

comme il se doit

tu dis n'être qu'une feuille sur une branche de la nature

tu travailles le lâcher prise
aux mains du vent

tu sais que tout est fait
parce qu'il se doit

l'âme en semi-paix
tu cours les rues

sans trop savoir où aller
ni comment ni pourquoi

mais c'est par là

*

dénué d'envies

tu cours vers ce qui est
sans l'ombre d'un doute

tu frayes ta voie

dans les fougères si simples
qui te dépouillent de tout trompe œil

tu es un cœur sur pattes

qui ne voit rien que par les tripes