Le rythme des saisons m'impose sa mouvance
Ma tête et mon sang suivent ses emportements
Et dans mon coeur germe le fruit de sa semance
Mes goûts s'éveils quand je vois surgir le  printemps

Place au renouveau ! Par les grands puits de lumière;
Les chemins croisés au tournant des obélisques !
La vie jouit de portances si peu coutumières
Pour peu qu'elle ne fuit point devant un peu de risque.

Extirpez-moi des villes, lieux de perdition
Il y a quelques filles là-bas pour me plaire
Ce doit être atone, hélas, mais sans reddition
J'en dois amener une avec moi pour bien faire:

Ensemble, nous voyagerons main dans la main
Le jour fera cadence à nos passions folâtres
On se grisera gaîment jusqu'au lendemain
Oui, belle amie, tu en perdras ton teint albâtre !

Avec toi, je veux m'arrêter à mille endroits
Ces petites auberges des tréfonds sauvages
Une clairière plane où le soleil va droit
Et ces forêts d'où s'entend l'unique ramage.

Les montagnes dont le sommet touchant au ciel
Consacrent l'amplitude à un respect divin
Et tissent notre ascension; glas sacrificiel
Nous laisserons derrière ce qu'elle eu en vain

Il y a tant de choses à voir, il faut partir
T'en sens-tu le coeur prêt : est-ce un terreau fertile ?
Laisse tout ces gens ne donnant qu'à compatire
Qui, de fait, feront de toi un taureau d'argile