En des temps immémoriaux et de vers passables
D'inédits exploits restèrent alors sans voix
Mais le récit demeure laine recevable,
À qui veut coudre les suites qu'elle prévoit
Il fut tissé par la constance d'une femme
Bien né et fier, qui malgré tout aurait rougis:
D'un homme épris de son corps, faisant fi de l'âme
Qui la sévissait comme on souffle une bougie
Malgré l'ire de son libidineux mari
À ses refus de faire la chatte endormie
Elle tînt bon: si on eut tenu les paris
Les perdants auraient cru un gain (pour elle hormis)
C'est que le temps n'avait pas d'emprise sur elle
En son cœur, jamais un hématome de fiel;
Seul cette image un peu noble et surréelle,
Qu'elle l'emporterait avant d'aller au ciel
Ainsi, les années passèrent sans incident
Toujours son mari en elle allait se vidant
De frustrations que la vie sème, avilissant
Le cœur et qui l'envenime tranquillement
Puis, un jour, elle vit son mari impotent
Elle ne crut tout d'abord à rien d'important
Mais voilà qu'en offrant ses soins au vil bourreau
Elle souriait d'aise en retournant à ses fourneaux
Son état s'aggrava sans qu'on sut trop pourquoi
L'homme affaiblit en vint même à perdre la foi
Ce que regardait sa femme d'un air narquois
Lui préférant de loin ce visage d'effroi
* * *
Lorsqu'il reçut enfin les derniers sacrements
Et qu'elle fut assurée qu'il dormait vraiment,
Parmi le gargouillis des sons qu'elle perçoit;
L'asphyxia lui, dans le plus grand sérieux qui soit
Dieu, me pardonnerez-vous cette querelle,
Demanda-t'elle une fois repu de son geste
Ou me bannirez-vous du repos éternel ?
Comme aura été ma vie: un fruit indigeste
Et on dit que Dieu dans son palais inodore
Épouse les maux de fidèles qui l'implorent
Sans jamais se rendre compte que ceux des femmes
Au-delà vont, du point de rupture de l'âme
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Dans un genre classique car j'ai déjà lu des choses similaires ou entendu interréssant. | |
eric |
Une histoire à la Maupassant de foyers domestiques, de tragédies à la fois banales et touchantes. | |
Weedja |
Superbe lecture merci | |
MARIE L. |