Toujours est-il qu'il y a certains pour penser
Que la vie se pourrait résumer d'un chiffre
Si on savait pour cela assez pondérer,
Mais que dieu nous garde de pareils hiéroglyphes !

Faisant les réparties des mirages de la science:
S'affirmer toujours utile dans nos attentes
Connaître le hasard et avoir préséance,
Se rapprocher de l'art, prévoir ceux qui mentent

De conjonctures si fines qu'en observant,
La pluie au contact de la grève, déferlant
Apporterait son fluide en des points convergeant:
Mer qui put se traverser en la pataugeant

Voyage si heureux de familiarités !
D'indicibles découvertes, riches et variés
L'homme est heureux, il vit sa singularité
Au moyen d'une trousse comme sa marié

Mais l'espoir d'enfin choisir son destin lui manque;
Il a fait venir chez lui un colis immense
Et le jette en bas dans son sous-sol tel une ancre
C'est là que le ramèneront ses expériences

Oh! Ce n'est pour l'instant qu'un amas de leviers
L'un pousse l'autre et cela ne va pas bien loin
Mais entre la souris, le chat et l'épervier
Le fermier sait lequel s'agite dans son foin

Car pour trouver le chaînon vis à vis sa paille
Comme pour celui qui cherche au fond de sa science
Après plus d'une certaine et grande trouvaille
On y revient comme toujours sans qu'on y pense