Fermez les yeux...Ecoutez ce piano.....Il vous raconte une histoire ...tout en silence. (Ecrit inspiré du film "La leçon de piano" de La Leçon de piano (The Piano) s réalisé par Jane Campion)

http://www.deezer.com/fr/music/michael-nyman/the-piano-music-from-the-motion-picture-319700

Dans un autre lieu, un autre temps
Vous ne m'eûtes connue… cependant,
Un détournement en ciel majeur
Une faille béante en plein cœur
M'a conduite à votre rivage
Etrange croisière…naufrage

A peine si je vous vis alors
Affolée par mon nouveau sort
Je n'eus d'yeux que pour mon piano
Abandonné aux violents assauts
Des vagues d'une mer déchaînée
Ma vie versus trépas scellée

Tombée dans la trappe des mots
Des mots qui pèsent dans ce piano
Enfermée dans mon silence
Me protégeant de leur violence
Vous le perçûtes à mon insu
Ainsi mon piano fut secouru

Dès lors je vous vis, vins à vous
Je vins tentant le tout pour le tout
Point à l'esbroufe mais par espoir
De faire vibrer mes mots… m'émouvoir
Le piano…le bidule unique
Fut l'objet d'un tout organique

L'objet de votre impertinence
L'objet d'un sacrifice intense
Par un marché contre visites
Touche par touche le rendîtes
Me pliant à vos exigences
M'offrant toute à vos appétences…

Puis vint le moment de vérité
D'avoir mon époux ainsi trompé
De jalousie me fit cloîtrer
En vain las tentai-je de l'aimer
Car c'est bien vers vous que je revins
Mon piano n'étant plus souverain

S'ensuivirent rage et colère
Punition pour acte adultère
Puis bannis nous fûmes vous et moi
M'en souvenir me trouble d'émois :
Je fis jeter mon piano à l'eau
M'y encordant le pied aussitôt

Par quel miracle je ne le sus
Ma volonté de vivre apparut :
J'ôtai la bottine de mon pied
Quittant mon piano si tant aimé
Pour vivre en silence notre amour
Depuis je me récite toujours :

“THERE is a silence where hath been no sound,
There is a silence where no sound may be,

In the cold grave--under the deep, deep sea,
Or in wide desert where no life is found,
Which hath been mute, and still must sleep profound;
No voice is hush'd--no life treads silently,
But clouds and cloudy shadows wander free,
That never spoke, over the idle ground:
But in green ruins, in the desolate walls
Of antique palaces, where Man hath been,
Though the dun fox or wild hyaena calls,
And owls, that flit continually between,
Shriek to the echo, and the low winds moan--
There the true Silence is, self-conscious and alone.�
Thomas HOOD

(le 02 novembre 2011)