Le langage universel

Dans les cheveux de bronze d'une statue
L'oiseau se pose en crevant des perles d'eau
Une averse, un moineau, nous émues
Lentement à nos pas en duo

De ses fins doigts argentés
La pluie pianote nos visages
Deux silhouettes au reflet ganté
Eclaboussent de rire les passages

Quand soudain, triste, la voix d'un enfant
Qui semble retiré du monde, chante !
N'est-ce pas plutôt dans les branches le vent ?
Mais la voix persiste si lancinante

Au milieu d'un trouble faisons silence
Un peu à l'ombre des buissons
Serait-elle âme en souffrance?
Nos pas s'accompagnent soudain de frissons.

Endormis semble-t-il sont ses yeux
Il repose comme un oiseau blessé
A sa voix de cristal tous les bleus
Saphirs s'incrustent en nous bouleversées

En nous milles vagues tendres
Touchent délicatement l'agonie
Se penchent pour lire et comprendre
Les pleurs égarés à l'ébauche de la vie

Jusqu'au fond de la nuit écoutons
De sa voix qui ne contraint jamais
La parole de l'enfant saluons
Son désir d'harmonie et de paix

« En suivant un arc-en-ciel
J'ai perdu l'habit de lumière
L'escale ici me semble essentielle
En terre mère de toutes les matières »

Zenobie et Yubanca