A notre Georges / Jacou avec toute mon amitié

Quand la missive parviendra dans quelques jours
Serais presque au terme de l'itinéraire
J'espère avoir fait l'essentiel du détour
Resteront des souvenirs où des fresques errent

Ce que rêve, je restitue ici en vers
Est mine d'évasion en Cité, Florence
Le sentiment d'être musée en ciel ouvert
Sel baigné dans le sang ou beau est opulence

Du berceau de renaissance à richesse ardeur
Je note en tous coins reines et rois souverains
Ils respirent en ville par sept Arts majeurs
Succès qu'elle avait imprégné par le Florin

J'entame la vie Toscane par le ponton
Vecchio, où boucles en poissons articulés
M'imaginent, tout l'amusement du chaton
De l'ami d'Argenteuil, à ce culte mêlé

Esprit fidèle à ce sensible événement
Lié ici à la mémoire collective
Celui « des anges de la boue » dont le fier ciment
Est un symbole à plus d'un titre en forces vives

Non abreuver mon amour capital en livres
Serait indigne me dis-je dans les allées
De bibliothèque bâtie, dynastie qui vibre
Par fonds Médicis, d'orée en lettres en feuillets

Me tentent toutes les maisons des muses, or
Que ce temps est un présent affront de plus !
L'appel de la Galerie des Office est fort
Restée des heures à la naissance de Vénus

Botticelli, crée de "Tempéra" la délicatesse
Où rose est légende couvrant sa nudité.
L'annonciation de Vinci, œuvre de jeunesse
L'Ange avec la Vierge sont salut d'éternité

La Mode m'envahit, cette autre religion
A laquelle est sacré, un musée du costume
Les murs ornés de soie venant de Parme résument
Tout ce que me coûte cette contagion…

Car ne résiste à l'imprimé combi panthère
Comme une seconde peau aux couleurs chaudes
Que je rehausse de ceinture où l'émeraude
Est une tête de lion au chic caractère