Comme un lever de lune à cinq heures du soir
Mélancolique ou gaie, paraît une vision
Paraissent l'amour et les joies des liaisons
Paraissent jalousie, brisure et désespoir

Ainsi, un coeur roc compact perçoit il l'amour
Si chanté et clamé qu'il semble familier
On l'attend, ferme statue, important pilier
Il atteind, blesse et bat, rougit, aveugle et sourd

Nulle cellule, divisée n'a envahi
Goliath, les chênes, les étoiles cèdent et tombent
Si jusqu'au plus forts s'y plient, ploient et succombent
Peut-on n'avoir jamais ni aimé, ni haï?

Peut-on contempler le ciel et tout ignorer?
Rêver une heure statique, plane et discrete?
Sans vibrer, sans se soucier d'une âme qu'on jette?
Quand tout, autour de soi, aime, coeur ou orée?
Rever et tout savoir, sans se désesperer?
Regretter, taire ce regret et oublier?
Envier tous ceux qui clament, ensemble et liés?
Tout bois doit palpiter, du coeur à son orée!