L'encre noire de la nuit
A englouti le jour depuis longtemps
Sombre et seul au fond de mon lit
Le salvateur sommeil j'attends.
La brume envahit mon cerveau engourdi
Seul mon souffle amoindri,
Berce le silence envoutant.
Une douce léthargie me gagne lentement.
Le vaisseau fantôme dans ses voiles éthérées
M'emporte vers des rivages enchantés
Dans un monde de rêves merveilleux
Ou nous voguons tous les deux.

Une petite flamme vacillante, soudain luit
Peu à peu elle enfle, elle grandit
Pourquoi t'es plus là ? Pourquoi t'es partie ?
Fallait rester là !
T'avais pas le droit !
De m'faire çà à moi !
J'en peux plus,
J'suis foutu !
J'sens plus dans mon dos
Ton souffle chaud !
Tu me manques tellement !
J'veux revenir avant !
Avant que tu t'en ailles !
Je me noie, je défaille !

C'est une souffrance insurmontable
Un tsunami de douleurs insupportables
Dans mon cerveau, c'est la tempête,
Qui en tourbillons emportent ma tête.
Un tremblement de terre soulève mon corps
Toujours et encore, de plus en plus fort.
Des éruptions volcaniques,
Des bombes atomiques,
Cataclysmiques.
La lave en fusion consume mon cœur
Le malheur, le chagrin m'écœure
Pourquoi t'es plus là ? Pourquoi t'es partie ?
Sans toi, j'suis perdu, anéanti.

Évanescente et magnifique, soudain je te vois
Au fond d'un couloir, tout au bout là-bas.
Un cœur d'enfant aux voix cristallines
Dans la douce lumière divine
Chante nos deux noms emmêlés.
Sublime, dans une robe immaculée
Tu m'ouvres grands les bras
Je mets mes pas dans tes pas
Vers ce paradis, nous cheminons
Attachés, liés, nous flottons.
A jamais ensemble enchaînés,
Pour l'éternité.

Un dernier regard vers ma vie,
Sur le verre de la table de nuit.
Sans un regret je quitte la terre
Gentil poison, tu me libères.